9e mois

Dernier mois… Dernières semaines, derniers jours… Rien que tous les deux…

Une rencontre phénoménale nous attend. Que l’on rêve, que l’on fantasme depuis tant de temps, tout en sachant que la réalité sera forcément autre.

Aujourd’hui, c’était aussi la dernière visite mensuelle à la maternité. 

Sur la table, jambes écartées et après les examens d’usage, tous positifs, mon gyné adoré me redit combien c’est rare une telle grossesse à 45 ans. Ces mots et son sourire me font fondre. Je suis fière de mon corps qui a assuré, fière de mon bébé, comblée et pleine de reconnaissance envers la vie qui nous a accordés ces mois merveilleux après tant de peine.

A ce jour, tout va bien donc. Petit trésor ne sera pas prématuré. Son coeur bat à 120, il est positionné bien bas et fait pression. Aussi, le col, bien que toujours fermé, commence à s’effacer, ce qui est bon signe. Désormais, après les précautions d’usage et le repos, j’ai pour consigne de sortir, de marcher, de bouger (sans excès bien sûr) mais suffisamment pour que peu à peu le travail se fasse. Si bébé n’est pas encore arrivé d’ici là, ma prochaine visite sera à 40 SA (le 19 juin) pour un suivi de fin de grossesse.

Je sors de cette visite fébrile, sans voix, émue. Je ne réalise pas vraiment ce qui arrive. Les choses se font, comme malgré moi, en dehors de moi, et à chaque fois merveilleuses.  Reste à venir la plus belle, la plus forte qui approche à grands pas : l’accouchement, notre rencontre. Je crois que je suis bouleversée. Heureuse, mais plus encore. Je n’arrive d’ailleurs pas très à bien l’exprimer.

Dire tout ça ici, sur un blog pma, c’est un peu trop déplacé sûrement. Surtout quand trop de filles encore restent à quai. Heureusement, j’ai pu en  voir beaucoup monter dans le train, beaucoup avant moi d’ailleurs : ce qui laisse toujours à penser « est-ce que ce sera mon tour un jour ?  »

Il y a quelques mois, je pensais surtout à faire des tentatives pour ne rien regretter et parce que je ne me voyais pas abandonner, mais je ne pensais pas (vraiment) réussir, persuadée que je serais celle qui resterait à quai…

Alors j’ai bon dos de dire ça aujourd’hui, mais je le dis quand même car depuis la vie m’a fait changer d’avis : je veux croire que la roue tourne et que tout le monde a sa chance. Chance qu’il faut, certes, accompagner de patience, de persévérance, d’un bon suivi médical. La chance seule ne peut pas tout, il faut l’encourager un peu, mais tant de pmettes ont réussi.

Vive le don, vive la vie !

 

 

Attente

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Quelques nouvelles

36 SA demain. Rien de bien nouveau à dire, puisque tout continue parfaitement. A partir de 37 SA, bébé peut arriver à tout moment… Mais DPA le 26 juin quand même !

Prochains rendez-vous : aujourd’hui, avec la visite de la maternité, puis la semaine prochaine avec le RV anesthésie (lundi) puis ma dernière visite mensuelle (vendredi) avec mon gyné préféré.

Ce mois-ci, nous avons aussi fini les séances de préparation à l’accouchement et de mon côté, je continue le yoga, une vraie bouffée d’oxygène que je recommande car on peut pratiquer jusqu’à la fin de la grossesse (sauf contre-indication médicale).

Mes seuls petits maux : problèmes de digestion essoufflement, fatigue (c’est dire !)

Achats : fin.  Nous avons là aussi fini et je suis contente de nos achats. Mais mieux vaut ne pas tout faire en fin de grossesse parce qu’on a moins la pêche et qu’il y a beaucoup à acheter et qu’on se débat parmi une offre pléthorique à tous les prix…

Pour la poussette, nous avons opté pour du très léger, la yoyo de Babyzen. Vie parisienne oblige. Très basse, mais incroyablement pratique. Enfin on verra aussi à l’usage…

Vie intérieure : les temps changent. Mes mois d’euphorie ont laissé la place à un nouvel état d’esprit. D’abord parce qu’en cette fin de grossesse, mes pensées sont bien sûr tournées vers l’accouchement, vers la vie avec notre trésor et mille questions, mille scenarii viennent se bousculer dans ma tête.

Ma plus grande crainte étant, non pas l’accouchement (bien que j’y pense quand même) mais mon enfant. Sera-t-il en bonne santé ? ne va-t-il pas souffrir de l’accouchement ? Je pense sans arrêt à lui. Je suis dingue de cet amour qui est là au creux de mon ventre à gigoter et je ne souhaite qu’une chose : qu’il aille bien (et que nous allions bien aussi pour prendre soin de lui).

Mais heureusement, je ne vis pas dans cette crainte, je suis même plutôt zen, mais il m’arrive d’y penser.

En congé : depuis le congé mater (début mai), je me sens dans un état second, un peu en dehors de la vie, dans l’attente, comme en suspens.

Vite fatiguée par le moindre effort, je me fixe une tache par jour et passe le reste du temps à dormir, somnoler, lire un peu, échanger avec quelques copines et surtout avec mon bébé. Voilà des années que je n’avais pas passé du temps à ne rien faire. C’est à la fois bon et déroutant. Je peux rester inerte, les pensées dans le vague pendant de longs moments. Ce qu’on ne sait plus faire de nos jours. Je trouve ça détendant !

La période achats étant terminée, je suis à la fois soulagée et en même temps un peu démunie. Il reste bien quelques rangements, et notre maison est un vrai bazar, mais c’est au-dessus de mes forces et je me dis tant pis.

Parfois, j’ai des coups de blues, sans raison. Et il m’arrive encore de me mettre à pleurer à chaudes larmes pour rien (ou pas grand chose).

Dans un peu plus d’un mois, voire avant, notre vie va changer à jamais. Je suis impatiente, il me tarde de rencontrer notre petit amour qui fait déjà notre bonheur depuis des mois.

Le temps commence à me sembler long.

J’ai tellement envie de le tenir dans mes bras, de me noyer dans son regard, de l’embrasser, de le caresser, de lui sourire, de lui susurrer des mots tendres.

Mon petit amour m’a changée.

Je me sens devenir mère.

C’est bouleversant. 

Pourvu que tout aille bien et que je sois bien mère un jour…

 

 

Passer au concret

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1re lessive…  Comme c’est étrange ces tout petits vêtements qui sèchent pour la première  fois chez nous. 

Mpm qui pend le linge : « J’ai l’impression de jouer à la poupée.
J’ai jamais fait ça, tu jouais à la poupée, toi ?… » oui, mon mari, mais ça n’a rien à voir…

Mélange d’excitation et d’angoisse, moment d’émotion : il n’est pas encore là qu’il faut être prêts.
J’ai encore si peur qu’il arrive quelque chose. Que tout soit réduit à néant. 
Je sais qu’il ne faut pas penser à ça,  alors j’évacue comme je peux car je sais aussi que j’aurais toujours cette petite peur au creux de moi.
Que je vivrai avec et qu’il faut s’en accommoder.

Et puis ça me semble encore si irréel.  L’impression de vivre dans un état second. Je ne réalise pas. Moins qu’au second trimestre. Je suis plus grosse, nous nous activons pour tout finir, on entre dans le concret, on s’éloigne du rêve pour aborder la réalité et ça me met dans un drôle d’état.