Je ne voulais plus écrire ici dans l’immédiat, par égard pour toutes celles qui attendent et souffrent et pourraient trouver déplacées mes humeurs. Mais ce blog est mon espace et il me manquait. Chacune pourra passer son chemin…
Voilà une semaine que je suis montée dans le train.
En ce tout début de voyage, il m’est bien difficile de prendre place, de m’installer confortablement. Je préfère rester dans le couloir, à regarder par la fenêtre, à lorgner quand même du côté des compartiments, en espérant une place assise. Pour l’heure, mieux vaut rester debout en attendant le prochain arrêt « écho », s’il fallait descendre…
En attendant il faut vivre avec ce drôle d’état. Cette chance immense.
Après cette semaine riche en émotions, avec un deuxième taux qui a bien monté, je suis donc toujours officiellement enceinte. Mes journées sont en suspens, entre bouffées de bonheur et réserve obligée. Mes nuits restent encore trop cahotiques : je suis passée des insomnies longue durée (à partir de 4h) aux réveils fréquents, et toujours ces grosses chaleurs…
Mon corps lui, me parle peu. Pourtant, cette nuit, il s’est passé quelque chose d’assez inquiétant.
J’ai été réveillée en sursaut par une forte crampe ? spasme ? dans le bas ventre. Un truc très fort, plus violent que douloureux, et bizarrement accompagné d’une sensation de jouissance, oui ça paraît curieux. Nan, c’était flippant en fait. Quand j’ai repris mon souffle, j’ai bien sûr pensé au pire, et je suis allée aux toilettes. Rien. Je me suis recouchée, pas vraiment rassurée (je n’ai jamais saigné quand mon petit de 2010 a cessé de grandir), mais pas non plus affolée outre mesure. Je me suis simplement dit que si j’apprends le 5 que c’est fini, c’est peut-être que c’est cette nuit que ça s’est fini. Point. Ce petit signe me rappelle quand même d’être prudente…
Du coup, je crois que j’ai bien fait de ne pas acheter ce livre qui m’attirait tant. C’est un peu tôt. Je nous l’offrirai après l’écho, si tout va bien.
Quant à mpm, passées sa joie et ses premières minutes de prévenance, « attention, maintenant tu es enceinte », il est vite revenu à ses habitudes. Il m’a laissée seule préparer un dîner improvisé pour son meilleur ami, et moi, exténuée à 10h, je les ai plantés.
Hier, il n’a pas fait très fort non plus, il m’a annoncé son programme où je n’avais aucune place (ce n’est pas dans ses habitudes) : course à pied, match de rugby à la tv, courses alimentaires, et re-rugby le soir… J’ai été étonnée mais je l’ai laissé faire, je n’avais envie de rien en particulier de toute manière. J’ai erré un peu à la Fnac, rayon grossesse/maternité où je me suis détournée d’un couple qui me gonflait : lui, le nez plongé dans un livre et elle lui sussurrant : « ça t’inquiète ? ça te fait quoi ? je te les achète tous si tu veux… » Pathétique…
Sachant que mon samedi soir serait voué à la solitude, j’ai loué L’écume des jours avec Duris et Tautou, maté mon film dans mon lit. Un peu énervée quand même, sans trop de raison, je lui en ai voulu peut-être de me laisser comme une vieille chaussette. Et quand il m’a piqué et qu’il m’a fait mal (ça douille le Lovenox), j’en ai pleuré… C’était pas une bonne journée, j’étais sur les nerfs.
Entre la journée d’hier, le truc bizarre cette nuit, ce dimanche matin n’est guère plus encourageant, d’autant qu’il pleut des cordes (je voulais m’aérer et marcher un peu), mpm est énervé « il est où mon journal », peu à mon écoute et le chat n’arrête pas de le chercher… Dommage, car la semaine prochaine, mon homme part dix jours, j’avais envie/besoin de sa présence. ça me donne envie de pleurer, chui con…
Quand on monte dans le train, on croit que ça va être le rêve, mais quand on est passé par la pma, il n’y a plus beaucoup de place pour le rêve. Il ne reste que la patience et l’attente. Attendre avant les fiv, attendre le résultat, et attendre encore après, qu’il soit positif ou pas. ça nous use bien quand même.
Mais j’arrête là ma complainte (mais si on peut plus se plaindre sur son propre blog, où va-t-on, tant pis si je me ridiculise ou agace), je pense à la semaine qui vient, à ma deuxième séance d’acupuncture demain (je déteste mais c’est pour notre bien), au départ de Fabi et à ce nouvel espoir, et puis à… bah, pas grand chose en fait, mais on ne peut pas tout le temps avoir une vie trépidante, et qu’elle soit calme, ça m’ira, pour moi, pour mon petit qui je l’espère grandit.