Drôle d’impression (post fiv do)

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Pourtant c’était bien moi là-bas…

Voilà trois jours à peine que nous sommmes rentrés et, bizarrement, j’ai la curieuse impression de n’être jamais partie, ou plutôt d’avoir vécu un rêve. Il y a un « avant » ce voyage et un « après », mais je ne me sens pas différente. Je ne me sens pas illuminée par la grâce, je reste juste moi, neutre, ni inquiète, ni enthousiaste. Finalement il n’y a que vendredi que j’étais « normale » (post précédent).

J’ai du mal à me mettre dans la peau d’une femme qui a fait une fiv et qui attend.

Je n’arrive pas à réaliser. Comme si ce n’était pas moi. Impossible de me dire que dans une semaine je vais faire un test de grossesse, d’autant que je ne sens strictement rien dans mon corps et que je n’y crois pas une minute. Je sais d’expérience qu’y croire ou pas, ne change rien, donc ce n’est pas un jeu avec moi-même, du genre,  » je contrebalance la donne en pensant négatif pour qu’un positif arrive » ou encore « si je pense négatif, je me fais moins mal si ça l’est », etc. Tout ça, c’est du pipeau et on le sait.


Je n’y crois pas parce que je n’arrive pas à intégrer que nous l’avons fait.

J’aimerais bien ressentir ce que l’on doit ressentir, parce que je me trouve bizarrement anormale, illégitime. Je ne me comprends pas. C’est très déroutant. Est-ce un voile de protection que mon subconscient m’envoie pour m’aider à vivre les jours à venir ? Occulter la réalité pour ne pas l’affronter ? Je ne sais pas. C’est fou non ?

Pourtant (heureusement ?), il y a un signe qui me dit que mon corps et que mon subconscient savent : c’est cette tension/oppression que je sens en moi au réveil. A ce signe-là, je me dis qu’il se joue des choses qui me dépassent. Je prie alors pour que mon corps accepte cet embryon, que tout mon être l’accepte. A cause de ce signe, je doute de moi (ce « moi » que je ne contrôle pas, avec toutes ces casseroles de l’enfance qui se trimballent dans les méandres de mon cerveau) et à cette seconde-là, j’y suis dans cette post-fiv. Puis la vie reprend ses droits et je me plonge dans mon quotidien.

Alors quand Lulu m’a demandé si j’avais des nouvelles de la clinique (pour les congelés, j’imagine), je lui ai répondu que oui, 1 seul, et là encore, ma déception d’en avoir « un seul » est vite passée, un seul c’est beaucoup en fait, et c’est encore si loin.

Dans quelles sphère suis-je ? Que se passe-t-il ?