16 mm de bonheur

 
Désolée pour cet article tardif, mais entre boulot, coups de fil, diner et bugs de wordpress, pas pu faire mieux…

Tout va bien ! Je suis super heureuse d’écrire ici que notre petit cœur bat, notre petite crevette de 16 mm est bien là, va bien, un petit trésor parfait, magnifique, placé comme il faut. Un rêve. Un soleil vient d’illuminer mon cœur et je fonds littéralement de bonheur.

Un court moment, un grand moment. Sans mpm, j’expliquerai pourquoi…

Prochaine écho : le 4 décembre. C’est loin, c’est dans un mois, en attendant, je veux juste savourer, penser à aujourd’hui, aujourd’hui je suis enceinte et merveilleusement heureuse.
Peut-être la première fois réellement depuis la pds.
Le chemin est encore long, mais il commence drôlement bien… que ça fait du bien…

 

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Une semaine après

dans le train

Je ne voulais plus écrire ici dans l’immédiat, par égard pour toutes celles qui attendent et souffrent et pourraient trouver déplacées mes humeurs. Mais ce blog est mon espace et il me manquait. Chacune pourra passer son chemin…

Voilà une semaine que je suis montée dans le train.

En ce tout début de voyage, il m’est bien difficile de prendre place, de m’installer confortablement. Je préfère rester dans le couloir, à regarder par la fenêtre, à lorgner quand même du côté des compartiments, en espérant une place assise. Pour l’heure, mieux vaut rester debout en attendant le prochain arrêt « écho », s’il fallait descendre…

En attendant il faut vivre avec ce drôle d’état. Cette chance immense.

Après cette semaine riche en émotions, avec un deuxième taux qui a bien monté, je suis donc toujours officiellement enceinte. Mes journées sont en suspens, entre bouffées de bonheur et réserve obligée. Mes nuits restent encore trop cahotiques : je suis passée des insomnies longue durée (à partir de 4h) aux réveils fréquents, et toujours ces grosses chaleurs…

Mon corps lui, me parle peu. Pourtant, cette nuit, il s’est passé quelque chose d’assez inquiétant.

J’ai été réveillée en sursaut par une forte crampe ? spasme ? dans le bas ventre. Un truc très fort, plus violent que douloureux, et bizarrement accompagné d’une sensation de jouissance, oui ça paraît curieux. Nan, c’était flippant en fait. Quand j’ai repris mon souffle, j’ai bien sûr pensé au pire, et je suis allée aux toilettes. Rien. Je me suis recouchée, pas vraiment rassurée (je n’ai jamais saigné quand mon petit de 2010 a cessé de grandir), mais pas non plus affolée outre mesure. Je me suis simplement dit que si j’apprends le 5 que c’est fini, c’est peut-être que c’est cette nuit que ça s’est fini. Point. Ce petit signe me rappelle quand même d’être prudente…

Du coup, je crois que  j’ai bien fait de ne pas acheter ce livre qui m’attirait tant. C’est un peu tôt. Je nous l’offrirai après l’écho, si tout va bien.

Quant à mpm, passées sa joie et ses premières minutes de prévenance, « attention, maintenant tu es enceinte », il est vite revenu à ses habitudes. Il m’a laissée seule préparer un dîner improvisé pour son meilleur ami, et moi, exténuée à 10h, je les ai plantés.

Hier, il n’a pas fait très fort non plus, il m’a annoncé son programme où je n’avais aucune place (ce n’est pas dans ses habitudes) : course à pied, match de rugby à la tv, courses alimentaires, et re-rugby le soir… J’ai été étonnée mais je l’ai laissé faire, je n’avais envie de rien en particulier de toute manière. J’ai erré un peu à la Fnac, rayon grossesse/maternité où je me suis détournée d’un couple qui me gonflait : lui, le nez plongé dans un livre et elle lui sussurrant : « ça t’inquiète ? ça te fait quoi ? je te les achète tous si tu veux… » Pathétique…

Sachant que mon samedi soir serait voué à la solitude, j’ai loué L’écume des jours avec Duris et Tautou, maté mon film dans mon lit. Un peu énervée quand même, sans trop de raison,  je lui en ai voulu peut-être de me laisser comme une vieille chaussette. Et quand il m’a piqué et qu’il m’a fait mal (ça douille le Lovenox), j’en ai pleuré… C’était pas une bonne journée, j’étais sur les nerfs.

Entre la journée d’hier, le truc bizarre cette nuit, ce dimanche matin n’est guère plus encourageant, d’autant qu’il pleut des cordes (je voulais m’aérer et marcher un peu), mpm est énervé « il est où mon journal », peu à mon écoute et le chat n’arrête pas de le chercher… Dommage, car la semaine prochaine, mon homme part dix jours, j’avais envie/besoin de sa présence. ça me donne envie de pleurer, chui con…

Quand on monte dans le train, on croit que ça va être le rêve, mais quand on est passé par la pma, il n’y a plus beaucoup de place pour le rêve. Il ne reste que la patience et l’attente. Attendre avant les fiv, attendre le résultat, et attendre encore après, qu’il soit positif ou pas. ça nous use bien quand même.

Mais j’arrête là ma complainte (mais si on peut plus se plaindre sur son propre blog, où va-t-on, tant pis si je me ridiculise ou agace), je pense à la semaine qui vient, à ma deuxième séance d’acupuncture demain (je déteste mais c’est pour notre bien), au départ de Fabi et à ce nouvel espoir, et puis à… bah, pas grand chose en fait, mais on ne peut pas tout le temps avoir une vie trépidante, et qu’elle soit calme, ça m’ira, pour moi, pour mon petit qui je l’espère grandit.

 

Enceinte

Alors, tout d’abord, je dois avouer qu’hier, j’ai fini par le faire ce test pipi. Je ne voulais pas, mais dimanche, après un samedi calme, j’étais seule, je n’arrêtais pas de pleurer, alors quitte à pleurer, je pouvais le faire pour une vraie raison.

D’une main tremblante, le coeur battant, les oreilles bourdonnantes, j’ai trempé la languette dans mon verre à pied. Le petit signe des trois minutes d’attente s’est mis à clignoter. J’ai attendu. Et le mot est apparu « enceinte », puis « enceinte 2-3 ».
J’ai continué de trembler, j’ai arrêté de pleurer, j’ai téléphoné à mon mari, je n’ai pas vraiment réalisé, je n’ai pas sauté au plafond, mais la journée s’est faite plus douce, je n’ai pas eu le courage de poster, par superstition je crois.

Alors, ce matin, malgré ce début de bonne nouvelle, je suis allée tout aussi tremblante faire ma pds, demandant à mon amie, si l’utro avait pu fausser le test.
Vers 11 heures, nous avons lu le résultat sur le net, enfin, mpm l’a lu avant moi ! Le tricheur trépignait de savoir et, à son sourire jusqu’aux oreilles, j’ai compris.

Alors ? Ben, 2383.
Pas trois, mais 4 chiffres, et avec deux trois dedans, deux trois pour passer de deux à trois. Mon Dieu comme ça me va. Merci St Gérard.

Alors, notre petit trésor est là, pour de vrai. J’ai du mal à le croire. Aujourd’hui, je suis enceinte et l’écrire c’est un peu comme risquer de ne plus l’être, c’est tellement fragile, tellement beau, tellement tout, que je ne l’écrirai pas souvent et ne le dirai qu’au compte-goutte et le plus tard possible. Car ça ne peut durer que deux jours, deux semaines, deux mois, au mieux 9 mois, je ne sais pas. Mais aujourd’hui, je le suis.

Alors je ne veux pas m’emballer, je rejette de monsieur les « maminka » qui pleuvent, je le sens dans une grande effervescence, mais moi, je veux me tempérer. Rien n’est loin d’être gagné. tout peut arriver, le meilleur comme le pire. ça ne m’empêche pas d’être heureuse hein, qu’on ne se méprenne pas.

Pour le moment, je vais suivre gentiment les prescriptions de gyné D transmis par la secrétaire :
– Pas d’autre pds à faire, (je n’ai pas eu le réflexe de demander pourquoi),
– continuer le traitement à l’identique,
– et faire une écho fixée au 5 novembre (le lendemain de mon irm de contrôle au cerveau…).

Alors, voilà, vous savez tout. Le voyage n’est pas terminé, il ne fait que commencer (enfin j’espère !). J’ai maintenant envie de me détourner de mon nombril (ou y retourner, mais de manière plus intime), pour me consacrer ici à toutes celles qui partiront bientôt, espérer que le bonheur leur soit au rendez-vous. Je pense à belle Bretagne qui attend, à Fabi bien sûr et à son proche départ, à lili et Lily, à Lolo qui suivra de près, puis Lulu, mais je pense surtout à celles qui n’ont pas eu cette chance récemment. La chance tourne et le bonheur d’un jour peut virer au cauchemar, tout comme on peut trouver une issue dans l’impasse. Tout est possible, rien n’est acquis.
Mais tant qu’on a la foi, la force, l’envie, le besoin…. On vit.

Merci de tout coeur à toutes

Drôle d’impression (post fiv do)

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Pourtant c’était bien moi là-bas…

Voilà trois jours à peine que nous sommmes rentrés et, bizarrement, j’ai la curieuse impression de n’être jamais partie, ou plutôt d’avoir vécu un rêve. Il y a un « avant » ce voyage et un « après », mais je ne me sens pas différente. Je ne me sens pas illuminée par la grâce, je reste juste moi, neutre, ni inquiète, ni enthousiaste. Finalement il n’y a que vendredi que j’étais « normale » (post précédent).

J’ai du mal à me mettre dans la peau d’une femme qui a fait une fiv et qui attend.

Je n’arrive pas à réaliser. Comme si ce n’était pas moi. Impossible de me dire que dans une semaine je vais faire un test de grossesse, d’autant que je ne sens strictement rien dans mon corps et que je n’y crois pas une minute. Je sais d’expérience qu’y croire ou pas, ne change rien, donc ce n’est pas un jeu avec moi-même, du genre,  » je contrebalance la donne en pensant négatif pour qu’un positif arrive » ou encore « si je pense négatif, je me fais moins mal si ça l’est », etc. Tout ça, c’est du pipeau et on le sait.


Je n’y crois pas parce que je n’arrive pas à intégrer que nous l’avons fait.

J’aimerais bien ressentir ce que l’on doit ressentir, parce que je me trouve bizarrement anormale, illégitime. Je ne me comprends pas. C’est très déroutant. Est-ce un voile de protection que mon subconscient m’envoie pour m’aider à vivre les jours à venir ? Occulter la réalité pour ne pas l’affronter ? Je ne sais pas. C’est fou non ?

Pourtant (heureusement ?), il y a un signe qui me dit que mon corps et que mon subconscient savent : c’est cette tension/oppression que je sens en moi au réveil. A ce signe-là, je me dis qu’il se joue des choses qui me dépassent. Je prie alors pour que mon corps accepte cet embryon, que tout mon être l’accepte. A cause de ce signe, je doute de moi (ce « moi » que je ne contrôle pas, avec toutes ces casseroles de l’enfance qui se trimballent dans les méandres de mon cerveau) et à cette seconde-là, j’y suis dans cette post-fiv. Puis la vie reprend ses droits et je me plonge dans mon quotidien.

Alors quand Lulu m’a demandé si j’avais des nouvelles de la clinique (pour les congelés, j’imagine), je lui ai répondu que oui, 1 seul, et là encore, ma déception d’en avoir « un seul » est vite passée, un seul c’est beaucoup en fait, et c’est encore si loin.

Dans quelles sphère suis-je ? Que se passe-t-il ?

J 6 Brno (le dernier jour)

Demain, retour  vers Paris après une journée de « rab » pour rester tranquille. Cette journée n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il est là, peut-être, sûrement, qui sait, je le souhaite… ça m’a tiraillé un peu au matin, et là encore, mais je ne veux y voir aucun signe et je n’affabule pas le moins du monde, pas encore, à vrai dire, je n’y pense pas…

Il aura été pas mal question de signes ces jours-ci, mais je préfère être claire, je n’y crois pas particulièrement, j’aime les inventer, mon homme aussi. Comme un jeu. J’aime aussi m’arrêter sur des images, des gestes qui suscitent une émotion particulière. Alors en guise de fin sur cette belle page tchèque de notre vie, quelques photos pour retracer cette semaine d’un rêve devenu réalité.

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De haut en bas et de gauche à droite :

Une œuvre sur verre d’une artiste coréenne. Le personnage regarde la lune à travers une fenêtre, tout est en ombre et lumière, douceur et poésie… J’adore regarder la lune et notre ti’blasto ressemblait à une belle lune…

Un ange dans l’une des églises autour du château, à l’expression joyeuse et coquine, craquant.

Le panneau de Reprofit, of course.

Les grues porte-bonheur de Lili, elles sont magnifiques, et faites par elle ! (j’en veux bien une en vrai pour essayer de m’y mettre 😉

Un magnifique test de grossesse dont j’ai appris depuis qu’il serait peu fiable, hum, alors je le teste ou pas ce test ?

Une provision de cartes postales d’une jeune artiste tchèque qui dessine au crayon des univers oniriques. De belles couleurs pour s’évader et s’inventer des histoires.

Un joli petit berceau dans une reconstitution d’époque.

La vitrine aux petits anges, au bout du pont Charles, le nôtre est blanc et porte un œuf bien sûr

Le petit ange de Lily (avec un « y ») dans de bonnes mains, que j’adore j’adore j’adore.

Nous, enfin nos mains jointes, depuis 5 ans, pour le meilleur et pour le rire, comme dit mpm…

Les cygnes – les fameux – mais là cette photo m’évoque des tableaux de klimt peu connus.

Dans l’avion au départ, on est sur des petits nuages, le soleil et là et ne nous quittera pas. La lumière fut…

Un jeu de patience, ou une réussite, c’est selon, ça résume un peu la pma, mais avec des cartes illustrées de Mucha, c’est beaucoup plus « arty »…

Des anges, encore, qui volent au vent et à la bouille radieuse

Le doudou de mon petit trésor. Là, il couve, première heure tous les trois ensemble.

Une petite surprise achetée en cachette à l’aéroport, une boîte de chocolats Fauchon. Fauchon, a marqué notre histoire, alors ce clin d’œil avant de s’envoler m’a donné des ailes !

J’espère qu’après l’avion, nous prendrons le train, si vous voyez ce que je veux dire…

Les carottes ne sont pas cuites

Journée riche en infos et émotions…

8h
Je me lève avec la question du jour en tête : contacter – ou pas – gyné D ?
Sachant que je la vois demain et qu’il n’est pas facile de la joindre. Je rechigne, ça ne me semble pas (plus) si nécessaire, je prends l’avis de mpm.

11h
Finalement, après tergiversations, sur son conseil, et avis de certaines, j’envoye mon sos via un mail avec pièces jointes : mon traitement qu’elle n’a jamais vu et ma pds d’hier.

13h
Heure de dej insouciante, que je passe à la bibliothèque. Je ne sais pas ce que j’ai dans la tête, mais j’ai complètement oublié mon mail. A vrai dire, je ne compte pas sur une réponse.

14h20
Il y a un message sur mon répondeur que je n’entends pas et que je ne découvrirai que plus tard…

14h40
Surprise totale. Appel du secrétariat de gyné D qui, suite au mail, me demande si j’ai fait une hystero et si je peux venir, là, tout de suite ?
Non et oui, je réponds.

14h45
Je quitte en trombe mon travail, murmurant, « nan, rien de grave » à mes collègues… Et prévenant bien sûr mpm.
C’est un privilège de pouvoir partir comme ça, mais nul ne me remplacera, et je le paierai à coup de double labeur, qu’importe, ma tête est ailleurs bien sûr…

15h15
Je suis dans la salle d’attente. Le cœur battant, ne sachant que penser ou plutôt si : « si j’ai dû venir de suite, c’est qu’il y a un problème.. » Je reconnais là mon éternel optimisme..

15h40
Je suis dans le cabinet de gyné D :
« Alors qu’est-ce que c’est que ces saignements? « , commence-t-elle, en guise d’introduction. Puis elle fait un point sur le Plan et le traitement en cours, je vois mon mail dans son dossier, elle trouve étrange qu’on m’ait prescrit un 2e decap « comme ça, sans logique », elle est surtout étonnée par ces saignements, mais me sachant sujette aux polypes, elle préférait qu’on se voie, histoire d’agir au plus tôt s’il le faut, tant qu’on peut…

Elle fait l’écho : Endomètre très bien à 8,5
Puis : examen du col : RAS
PDS : ok
Ouf ouf ouf
Mais Mystère quand même sur les saignements…
Elle réfléchit deux minutes, regarde les dates de la fiv et se décide :
« Allez je vous envoie faire une hystero »
A ma tête, elle me rappelle gentiment que le but c’est d’être enceinte, pas le départ inscrit au calendrier, s’il y a quelque chose il vaut mieux le voir que de risquer de ne pas être enceinte.
Vu comme ça…
« Allez courage, les carottes sont pas cuites »
Je voudrais bien, mais à chaque hystero, il y a quelque chose.
Alors je me sens flancher…
Mais elle est super motivante et encourageante. Je la trouve géniale, j’ai envie de l’embrasser, je m’excuse pour le mail, le dérangement, elle dit en rigolant qu’elle récupère tous les problèmes d’août en ce moment. Et que j’ai bien fait de suivre avis de mon mari et d’envoyer ce mail. J’ai envie de lui sauter au cou mais l’idée de ce qui m’attend me refroidit et bien sûr je sais me tenir !

16h30
Je repars en trombe pour une autre traversée de Paris, faire mon hystero, grâce à la secrétaire, joviale, (si, ca se peut) qui a fini par m’obtenir un rv en urgence.

17h15….
Nouvelle attente dans une autre salle d’attente… Là, je suis dans un état second. Je suis pessimiste à fond, je le vois déjà ce sale polype, morte de trouille, je (re)prends conscience que tout peut s’arrêter, se retarder, sur une simple hystero.., le fameux grain de sable…
Ironie du sort ou signe du destin ? je reçois un mail de la clinique qui confirme que tout va bien : envoi des dates, horaires, resa, facture, etc. Je n’ai pas le temps de tout lire, car c’est mon tour de remettre les pieds aux étriers, mais, je retiens que la donneuse répond bien à la stimulation…
Oui mais moi ????

17h30
J’entre en larmes dans cabinet, ça coule tout seul, c’est ridicule car rien n’est joué, mis c’est les nerfs. j’expose la situation. Elle écoute compatissante, pose les questions qu’il se doit.
« Je vous explique, me dit-elle, si tout va bien, je vais aller très vite pour ne pas abîmer les parois, sinon, je me permettrai de prendre un peu plus de temps ».
J’assimile cette donnée. Le temps se suspend un instant.

Puis, elle commence et, à mon trèèès grand étonnement, elle va très vite. Je cpmprends que c’est fini. Je la regarde, elle me sourit, dit : « tout va bien ».
Je repleure…
« Allez-y pleurez, laissez tout sortir »

18h
Je parle à mon homme
Je le voudrais dans mes bras
J’ai du mal à réaliser, à sourire, à respirer, à savourer cette excellente nouvelle.
Je me sens fragile, tout est si fragile en pma. Comment garder confiance. Avancer à découvert quand on sait qu’il suffit d’un rien pour que tout s’effondre.
Demain je pourrai me réjouir, mais ce soir je suis simplement épuisée et me fends de ce post avant d’aller me coucher, pour clore cette journée et informer celles qui suivent.
J’ai raté le vernissage de l’expo de mes copines artistes, trop à bout pour retraverser Paris. Mais tant pis, car l’essentiel est ailleurs, dans le « tout va bien ».
Je tiens remercier Lily pour son soutien, son aide, ça fait très cérémonie des césar, mais elle le vaut bien (là ça fait pub, j’ai pas fait exprès) et je croise maintenant pour elle. Je sais que tu me liras, alors merci petite lily.

Ps : dans le métro, cette affiche m’a fait de l’œil.
Si l’on pouvait un jour profiter de notre Champagne (le pays de monsieur) à trois (enfin 4 avec le chat bien sûr)…

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Quoi de neuf ?

Saint Gérard

Quoi de neuf ? Pas grand chose à vrai dire…
Un décap pour la route le 29 août dernier (plutôt douloureux)
Des ovaires qui tiraillent depuis deux jours (normal ?)
Une poussée d’acné dans le cou (effet décap ?)
Un spermo pour l’homme qui nous dira son état dans 1 semaine
Des nuits qui commencent à m’agiter (l’inconscient) …
Un moral plutôt bon tout de même (le conscient)…
Si tout va bien, – oui, je tiens à préciser  « si » – …
dans un mois, notre petit trésor sera là,
avec nous, dans notre vie,
dans mon corps, dans notre cœur…
Pour combien de temps, c’est une autre question…
D’ici là, reste la dernière pente à gravir,
prier pour que tout se déroule normalement
un endomètre de « compèt’ »,
de beaux embryons au rendez-vous
nul imprévu…
 
D’ici là, je puise en moi des ressources,
je reprends l’écriture, mon secours de toujours.
Je tâche de continuer de vivre normalement,
dans le présent,

Même si cette fiv m’accapare totalement, intérieurement.

Mais comme je suis de nature émotive
et que mon corps se crispe vite,
je tente d’autres voies,
exercices de yoga
méditation pour unir corps et esprit, m’apaiser
prière : ma foi n’est pas très catholique mais elle est, à sa manière
pensées positives, je lui fais une place dans notre futur
Plus symboliquement, mais symbole fort à plus d’un titre,
j’ai rapproché la médaille de saint Gérard de mon corps,
cette médaille que l’on m’avait volée avec mon sac.
Elm – pour qui j’ai une pensée particulière ce jour – me l’a offerte de nouveau
Elle ne me quitte pas.
Maintenant à mon poignée
Saint protecteur des femmes enceintes,
qu’on implore dans les problèmes de fertilité…
On se prépare gentiment, sans trop d’agitation…
Avec les moyens du bord.
On s’accroche, comme on s’accroche toutes, j’imagine, à des petites
et grandes choses pour supporter cette attente et continuer de croire…

Inquiète

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Reprise un peu perturbée…
Tout allait bien jusqu’à notre retour de vacances dimanche soir. Mais lundi au réveil, une surprise : des saignements… Sur le moment, je ne panique pas même si gyné D. est en congés, je me dis que j’en parlerai à la clinique. Ce que j’ai fait.
Pour rappel : j’ai eu mes règles à J20 (au lieu de mon traditionnel J28), une piqure de décap deux jours plus tard, mais faite trop tôt, vue cette avance, je dois en refaire une le 29.
A la clinique, on me répond de ne pas stresser et de continuer tout comme prévu sur le plan. Ok, mais j’aimerais juste comprendre, qu’on m’explique. J’ai lu sur des blogs, forums, que ça arrive, mais comme je n’ai jamais fait de blocage, je me sens larguée.
Aujourd’hui, ça continue. Sans maux de ventre, mais plus de saignements qu’avec mes règles. J’espère que demain ça va s’arrêter, je fais quoi sinon…

Cette fiv que j’ai tant attendue ne m’excite plus du tout ces jours-ci. Non que je ne veuille plus partir, hou là non, mais disons que je n’y crois plus trop, j’ai l’impression que c’est un mirage, quelque chose qui ne peut pas m’arriver d’être enceinte, d’être mère. Et en plus, ça me fait flipper ces traitements, la grossesse, l’accouchement, je crois que ça me terrifie tout ça. Et arriver déjà à aller jusqu’au transfert me semble une montagne…
Paradoxalement, avec mpm, je parle de plus en plus d’un avenir à trois. Lui met parfois des freins à ce qu’il croit être un enthousiasme démesuré et déplacé chez moi. Je le soupçonne d’avoir lui-même encore du mal avec l’idée de paternité…

Et puis, le temps a été si long… Depuis janvier nous sommes sur ce projet, je finis par être un peu lasse et en même temps la pression monte et je me sens perdue

Il se passe des choses…

Concrètement, dans les faits, oui, il s’est passé des choses :

un j1 avec 8 jours d’avance, une piqûre de décap à j2 selon les instructions, mais qui s’est avérée un peu prématurée, ben oui, on n’avait pas prévu cette avance…Une 2ème décap à faire en conséquence le 29 août, une petite frayeur, mais rien de bien méchant au final. Un mal aux reins qui me titille, je pense que j’ai pas assez bu, mais, « tu calcules » me dit Fabi…

Et c’est vrai qu’iI se passe aussi des choses derrière le rideau, dans les coulisses de mon esprit.
Je ne peux pas le nier et je pense même que ça doit m’inciter à réfléchir.
Je m’explique.
Je lis régulièrement depuis longtemps des réflexions sur le don d’ovocytes, sur la question de la maternité dans ce contexte, de ce que l’on dira à l’enfant, etc.
Moi, j’ai l’impression que le chemin est fait, mais il s’agit peut-être, voire sûrement, que d’une impression. Je porterai cet enfant, il est (oups, sera) notre enfant, et le reste n’est qu’accessoire, car l’essentiel est dans l’ à venir, et passe par l’amour et l’éducation que nous offrirons à notre tout petit et je n’ai aucun doute là-dessus. Et je suis très sereine, très confiante. Hum…

Seulement voilà, le rêve de la nuit dernière me rappelle à ma propre histoire et me donne une petite leçon de réflexion.
Je n’ai jamais raconté sur ce blog mon histoire, elle a longtemps été une honte, une épine dans mon corps et je tiens peut-être là, la chance de passer à autre chose, de l’assimiler en transmettant à notre enfant à venir une histoire claire, dépourvue des miasmes qui ont collé à ma peau…
À la lecture de cette histoire, vous me direz qu’il n’y a aucune honte à avoir, et l’adulte que je suis en est bien consciente, mais il faut l’avoir ressenti enfant pour le comprendre…

Je vais tâcher de faire simple et court. Mais comme c’est impossible, ce sera « basique ».

Ma « mère », disons plutôt celle qui m’a mis au monde, était la dernière d’une famille nombreuse. Choyée par ses parents, maintenue dans un cocon, elle était, paraît-il, un peu simplette. Elle s’est mariée néanmoins et a eu de nombreux enfants, elle… Hélas, aucun n’est resté auprès d’elle. Tous ont été placés dans des familles d’accueil. À l’exception de deux : mon frère de dix ans mon aîné, et moi-même qui, par chance, avons été recueillis et élevés par notre tante et oncle qui n’avaient pas d’enfant (tiens…).
Je n’en sais guère beaucoup plus. Il y a toujours eu beaucoup de secrets et de non dits dans cette famille, une sorte de honte collective, dont j’ai du hériter. Retirée à ma mère biologique à deux ans car mes grands-parents décédés, elle fut placée dans un centre spécialisé, je fus d’abord une enfant sauvage, craintive, timide, grandissant dans la peur de perdre ma mère, cette tante qui n’a été que ma mère, chérissant mes parents, adulant mon frère aîné, sachant toutefois qu’une femme inconnue m’avait mis au monde et qu’il fallait aller la voir une fois par mois, je détestais ça.
Paradoxalement, J’avais aussi honte de ma mère, plus parce qu’elle était plus âgée que les autres mamans, que parce qu’elle n’était pas ma vraie maman. Je ne racontais bien sûr mon histoire à personne. Mes parents étaient mes parents et j’avais un frère. Point. À l’adolescence, nouveau drame, j’apprends que j’ai d’autres frères et sœurs (car, je ne le savais pas) à l’occasion du mariage de cet autre grand frère… Je ferais un rejet pendant longtemps, fuguant même le jour du mariage…
Aujourd’hui, mes parents restent mes parents, mon père biologique ne m’intéresse pas, pas plus que mes autres frères et sœurs, à l’exception d’une qui a su nouer des liens. Mais l’affection n’est pas la même… Alors les liens du sang, vous imaginez ce que j’en pense…

Elle a été lourde mon histoire, une sorte de poisse qui colle, laisse des traces. Une empreinte familiale pas très glorieuse. C’est le mystère, le silence, les secrets qui ont fait le plus de ravages. Pourtant, j’ai eu une enfance vraiment chouette. J’adorais mes parents. Je savais qu’ils ne m’avaient pas fabriquée, mais ils étaient mes parents et je les aimais plus que tout (ils sont morts d’où l’emploi du passé).
C’est pourquoi, j’ai confiance avec la fiv do et ne me pose pas trop de questions. mpm sera vraiment le père et moi, je serai sa mère, je l’aurais porté dans mon ventre. Il ne me ressemblera pas mais il aura l’essentiel, de l’amour, des parents.
Compte tenu de mon histoire, ci-dessus très abrégée, il est facile de comprendre que je me suis souvent sentie différente, pas normale, que j’ai toujours rêvé de fonder une famille « normale », de rompre avec mon passé. Mais j’en ai fini avec ces rêves-là. L’histoire s’écrit dans toutes ses dimensions et particularités, la norme n’existe pas, voire elle est sans intérêt. A moi de dire à la petite fille que j’étais que cette histoire est mon histoire et qu’elle a ses richesses. Et l’adulte que je suis tache de construire aujourd’hui quelque chose de fort, de grand, dans l’amour. Et il ne peut rien y avoir de plus beau. Notre enfant aura aussi sa particularité et ce ne sera pas une honte. Il saura tout. C’est ce que je veux lui apprendre. J’espère avoir l’occasion de lui apprendre.

Bien qu’un peu frustrée par cet abrégé d’histoire, trop succinct, mais je n’ai pas non plus envie de m’étendre, j’en viens à ce rêve qui est à l’origine de cet article.
Pour rester au plus proche du ressenti, je retranscris seulement mes notes prises sur le vif, sur un réveil en sursaut, sur une phrase que je hurle et qui me secoue, à moitié endormie et haletante (ça vaudra ce que ça vaudra…)

REVE pris en note en pleine nuit :

mon inconscient me parle de filiation et de lien du sang.
 » Je le sais toujours pas qui est mon père, et toi non plus ! pauvres cons ! »
Je m’adresse à mon frère, et à un certain P. qui a dit en déconnant à un inconnu « elle savait même pas qui est son père. »
Et les deux de s’esclaffer.
Je suis alors en train de dessiner au fusain, un tracé noir et dense, quelque chose de soutenu que je regarde sans faire attention à mes interlocuteurs.
Je m’écarte d’eux en entendant cette affirmation qui sort comme ça, soufflée, choquée, je murmure, « tu aurais pu me prévenir que tu dirais ça »
Ce n’est pas le père inconnu qui me révolte, c’est la façon dont on parle de moi à un inconnu, sur quelque chose d’intime.
Ensuite, c’est la question de le dire qui se pose.
Oui, mon petit trésor, tu sauras d’où tu viens, et comment.
Car il y avait une honte sur moi, en moi, non pas de ne pas savoir mais de ne pas être comme les autres
Avant cette scène, j’étais en voiture, perdue dans la nuit, saoule, endormie.
Roulant dans une campagne noire et déserte. Je croise une voiture et vois qu’elle vient d’une zone ou la route est ondulante, comme de l’eau couverte de terre, de vase.
Je fais demi-tour
Avant ça encore, il était question d’un hôtel, avec mpm, on est dans un lieu très beau, très confortable, que je trouve magnifique, je lui dis, c’est mon endroit idéal. Il y fait bon, chaud, les couleurs sont chaudes, dorées, c’est chic mais pas trop, il y a du marbre rose au sol, veineux, des colonnes, c’est très lumineux.
C’est un hall d’accueil, tout en longueur »

Là s’arrête la retranscription de mon rêve…
En me relisant, je m’interroge sur cette retranscription que j’ai faite à l’envers, mais c’est sûrement parce que j’ai commencé par le plus présent à mon esprit et le reste a découlé.
Je m’interroge aussi sur ce dessin noir, cette route noire et mouvante, le demi-tour. Sur ce lieu idéal (mais là, je pense à mes échanges avec Fabi, à moins que ce hall d’accueil ne soit mon ventre mais pourquoi le noir ensuite et le demi-tour… Et le mot père plutôt que mère… Pas innocent non plus sûrement… Et le côté très sombre de cette nature déserte qui contraste avec ce lieu construit et lumineux (un corps vide par nature qui sera habité par la main de l’homme?)
On peut en faire des interprétations…

Une chose est sûre, ça travaille là-dedans, mais pourvu que ça travaille dans le bon sens !!!!

Un J1 (in)attendu

En quelque trente années de règles, je crois n’avoir jamais connu ça…
Avoir une semaine d’avance avec un j1 à j20, moi qui suis la reine du j28, poussant parfois jusqu’au j30, voire plus, histoire de me bercer d’espoir, mais un j20, ça, je l’attendais pas…

J’attendais pas non plus ce flux, ces douleurs, cette soif, ces mains et pieds qui gonflent, et cette insomnie. Nan, jamais connu ça… J’en reviens pas. Texto de mon mari (qui n’est pas à mes côtés cette semaine) « ton corps se prépare »… Peut-être… Mais bon calmos mon corps … Nan mais.

Résultat, il m’aura fallu commander un nouveau décap à la pharmacie car je ne l’avais pas embarqué dans mes bagages (heureusement que j’avais en revanche pris mon ordonnance et qu’elle stipulait « à renouveler », sinon j’étais mal)
Tout est bien qui devrait bien finir, avec blocage à j3 vendredi. Je connais super bien l’infirmière, elle m’a piquée pendant des semaines il y a quelques années.

Quant à demain, enfin plutôt aujourd’hui, vu qu’il est 4heures et que j’ai pas encore fermé l’œil, je crois que je vais comater dans un canapé, un lit, une chaise longue, fonction du temps. Parce qu’en plus il a plu comme vache qui pisse toute la journée, troisième jour de gris sur une semaine landaise, ça commence à compter – et énerver -, c’est qu’on a été habitués à mieux.

Après une belle semaine revigorante, loin des tracas de la Pma, voilà qu’elle se rappelle à moi.
Mon corps quant à lui, m’a surprise, je lui en veux pas, c’est les vacances, je suis détendue, mais je comprends mal le sens de tout ça, tentée de ne pas donner de sens, et pourtant je ne crois pas que ce soit anodin, c’est trop fort. Pressée de partir a dit mon amie… Lui peut-être, mais moi, pour le moment, je me réfugie surtout dans le présent, à l’approche du départ, je suis moins impatiente, moins excitée, pas forcément apaisée. Une fiv do, ça secoue, ça remue forcément et je sais qu’une part de moi a les choquottes (ortho inconnue).

Alors peut-être que cette abondance de rouge prématuré signe un état émotionnel particulier à l’approche d’un Événement de taille. Car dans les faits ce J1 amorce bien le grand départ des « festivités »…